Après le 10 km de Saint-Grégoire, je rentre dans des choses plus sérieuses : le 23 km du Glazig. Mon dernier trail datant de début décembre à Moncontour, je commençais à avoir des fourmis dans les chaussures. Voila donc comment ça s'est passé.
Ce trail il me faisait envie depuis 3 ans, depuis que j'ai commencé à courir sérieusement (c'est à dire avec application). Mais il fallait que je réunisse 2 conditions pour y arriver :
- avoir suffisamment de fond pour tenir la distance
- être assez entrainé à cette période de l'année.
Et bien c'est fait, cette année je réunissais ces 2 conditions. En plus le Glazig étant plus tard cette année, c'était encore plus facile (enfin, facile n'est pas exactement le mot qui va bien pour cette course).
Lever à 5h00, départ à 6h45 de Romillé. Il faut être un peu dingue pour faire ça le dimanche. Heureusement je ne suis pas seul, aujourd'hui la Green Gobion team se déplace en troupeau.
L'arrivée à Plourhan se fait à 8h00 comme prévu, on récupère les dossards tout de suite avant de se mettre en tenue. En revenant à la voiture, on récupère Alain et Véro qui viennent d'arriver (1/4 d'heure de plus à dormir c'est important), et Delphine.
Mise en tenue pour tout le monde.
Le temps de discuter, et il va bientôt être l'heure de démarrer. On part en groupe pour essayer de s'échauffer un peu avant de démarrer la course. Un peu, pas trop. On en profite avec Alain pour faire un point d'avant course : les impressions, les objectifs, ... Une petite photo pour immortaliser l'événement, et on se rend sur la ligne de départ.
Une photo de groupe pour immortaliser l'événement (il n'y a pas Delphine qui était pressée de se rendre sur la ligne de départ).
Le départ est donné. On n'est pas très bien placé sur la ligne, en milieu de peloton
Par expérience on sait que ça va bouchonner plus loin. Alors on essaie de partir vite. Les 3 premiers km se font à bonne allure, entre 4'30" et 5'15"/km : 3 km en 15'. On fait un tir groupé Alain, Thierry et moi. Hervé est un peu devant, et Delphine plus loin encore.
A partir de là c'est plus chaotique. On rencontre les premiers goulots d'étranglement, et on commence à piétiner. Une petite photo d'Alain dans la file d'attente (J'ai emmené avec moi un appareil photo, qui me permet de prendre quelques photos dans la course. Il faudra que j'apprenne à mieux le maitriser, beaucoup de photos sont floues. Ou alors je vais trop vite :-) )
Un peu plus loin on reprend en courant. On rencontre la 1ère côte, jusque là ça n'avait fait que descendre. Un petit raidillon qui se fait avaler en courant : c'est encore le début. C'est là que je double Delphine (20') : je ne la reverrai pas avant la ligne d'arrivée.
Un peu de chemin de douanier. Pas de difficulté si ce n'est que on rencontre fréquemment des barrières qui provoquent des arrêts de la colonne. Il faut rester zen, même si ça joue un peu des coudes pour essayer de gagner quelques places.
Enfin on arrive en vue de la portion qui va se courir sur la plage. Etant donnée la largeur de la plage, il va enfin être possible de courir à son rythme, et de dépasser les coureurs les plus lents. Mais un dernier bouchon avant d'arriver à la plage nous attend : les escaliers pour descendre sur les rochers qui nous amènent à la plage. On est finalement encore groupé : Hervé et Alain à 15 coureurs devant, Thierry à 3 coureurs derrière.
Enfin c'est la plage ! Bon, quelques rochers un peu délicat à négocier juste avant, mais c'est bon. Un photographe qui nous prend : je souris (enfin c'est que je pense faire à ce moment). Il n'a du garder que les mauvaises photos. C'est juste un air très concentré : bien regarder où on met les pieds pour ne pas tomber et se tordre une cheville. Après tout on est seulement à un peu plus de 5 km et 30mn de course, il reste 2h00 à courir, pas le moment de se faire mal.
La plage, on accélère enfin ! J'en profite pour prendre un rythme un peu soutenu (4'45"/km), mais ça ne dure pas longtemps : le vent nous attend et nous ralenti impitoyablement. L'allure retombe à du 5'30"/km au bout de la plage. Pas grave, l'impression qui subsiste c'est d'avoir couru vite sur cette plage et de s'être un peu défoulé après avoir piétiné. Les écarts se sont maintenant faits, chacun ayant pris sa place : Hervé devant, ensuite Alain, puis moi et enfin Thierry. La plage se conclue par une espèce de falaise qu'il faut gravir à quatre pattes avec un fort vent de côté. Il est varié ce trail.
La portion suivante comporte le 1er ravitaillement : mais il faut grimper 50m de dénivelé depuis la plage pour y arriver. Je ne m'arrête pas, je suis comme les dromadaires, j'ai des provision sur mon dos, c'est suffisamment lourd, je préfère les consommer plutôt que de me ravitailler.
Un peu de chemin de douanier : ça veut dire que ça n'arrête pas de monter et de descendre, jamais franchement, c'est vicieux comme chemin. On arrive enfin à Binic et sa plage, où on descend par un escalier. Il reste quelques portions de plage et on va quitter définitivement le littoral. Il reste juste une portion de plage avec sable mou avant de quitter. Le sable mou n'est définitivement pas propice à la performance. Binic c'est aussi le lieu où le 36km et le 23km se séparent : et là, c'est la bonne surprise (ou pas, c'est selon), je vois la moitié des concurrents qui s'orientent vers le 36 km. En fait il semble que nous avions rejoint la queue de course du 36 km, ce qui explique le nombre encore important de coureur. A ce moment de la course, je me rend compte qu'il n'y a plus beaucoup de monde autour de moi.
Binic c'est le moment du 1er bilan. On n'est pas à la mi-course, mais on a fait à peu près 10 km, et surtout on a fait la portion la plus facile, celle qui descend plus qu'elle ne monte. Le bilan de cette 1ère partie de course est donc le suivant
- 9,95 km en 1h00mn38s, ce qui fait presque du 10 km/h. C'est pas mal étant donné le nombre d'arrêt imposé.
- 180m de D+ et 224m de D-. On a bien descendu plus qu'on a monté. Les chiffres ne sont sans doute pas tout à fait exact, mais ils donnent la tendance.
- Une FC moyenne de 165 bpm, avec 2 pics à 175 bpm. C'est conforme à ce que je suis capable de faire.
Il reste maintenant le plus dur !
Et c'est parti pour une petite mise en bouche : 30m de D+ en 165m, soit presque 20%. On monte en marchant en appuyant sur les cuisses pour essayer quand même d'avancer. Je maintiens un petit 9'/km dans cette côte.
Je vois encore Alain devant, à 200m. J'ai toujours l'espoir de le rattraper quand il va faiblir (il va surement faiblir). Le parcours est relativement roulant, juste un peu boueux par endroit. J'ai maintenant le rythme trail de façon automatique : je maintiens entre 5'/km et 5'30"/km sur le plat, en fonction de la mollesse du terrain. J'accélère dans les descentes quand le terrain s'y prête : jusqu'à 15km/h dans la descente la plus favorable, j'ai failli perdre ma casquette tellement j'étais rapide :-) Je m'arrête automatiquement de courir quand ça monte, et j'essaie de marcher le plus vite possible. Le cœur descend automatiquement dans ces moments, je retrouve du souffle. J'en profite pour manger et boire : un peu de gel énergétique, quelques tucs pour avoir du salé, quelques gorgées d'Hydrixir; de la grande gastronomie.
J'arrive en vue du 15ème km (1h30mn de course), et là c'est le coup de barre, le gros coup de barre. Difficile de continuer à avancer, le rythme baisse d'un coup. Je me mets à marcher et je prends un gel "coup de fouet". L'effet n'est pas forcément évident, mais je me remets à courir. Mais d'une façon générale le rythme sera plus bas jusqu'à la fin (à la fois la vitesse et la FC). Mon objectif étant de faire les 23km en 2h30, je me mets à faire des calculs (pas facile quand on coure) : il reste 8 km à faire en 1 heure, ça fait du 7'30"/km en allure moyenne. C'est largement tenable.
Afin de faire un peu d'éducatif et d'affliger ceux qui n'ont encore jamais couru ce genre de course, voici une petite vidéo pour essayer de montrer à quoi ça ressemble une p... de côte qu'on doit monter en se tenant les cuisses. Notez bien le bruit de la respiration du cameraman.
Que dire de plus à part que ça a continué à monter jusqu'à la fin. Une fin assez dur au cours de laquelle il y a eu plus de coureur à me doubler que je n'en ai moi même doublé. Pas gardé assez de réserve pour la fin. Je grade notamment le souvenir de toutes ces féminines qui m'ont doublé dans le dernier km, entrainées par un lièvre de leur club. J'ai bien essayé de m'accrocher, mais en vain, je ne pouvais plus tenir que mon propre rythme et plus celui des autres, même si j'arrive quand même à me maintenir dans les 5'30"/km sur la fin.
J'ai à peine la force de sprinter dans la dernière ligne droite, le cœur ne monte pas à plus de 175 bpm, ce qui n'est pas beaucoup, je finis en général à plus de 180. Karen ne me prend pas en photo à l'arrivée, c'est maintenant une habitude. Il va falloir que j'apprenne à me prendre moi même en photo. On fait quand même une petite photo d'arrivée (enfin avec ceux qui sont arrivés). Ca permet de voir qu'on n'avait plus l'air aussi fringant qu'au départ.
Bilan de la 2nde partie
- 12,95 km en 1h19mn42s, ce qui fait 9,75 km/h. C'est honorable pour cette 2ème partie qui comportait plus de dénivelé.
- 311m de D+, soit 130m de plus que sur la 1ère partie
- Une FC moyenne à 163 bpm, soit plus faible que sur la 1ère partie, pas de pic notable à part sur la fin.
Une 2nde partie un peu moins rapide, mais qui comportait plus de dénivelé, avec un cœur plus bas. Je n'ai pas d'explication la dessus, ça me semble étrange. Sans doute l'effet de la fatigue.
Et pour finir, la traditionnelle courbe de FC :
- en bleu, la vitesse : très irrégulière bien sur, avec les nombreuses parties marchées où la vitesse est quasi-nulle
- La surface sombre représente le dénivelé. Les zones un peu plates correspondent aux zones de plage. Le reste du temps, ça monte ou ça descend, jamais plat.
- La surface claire représente la FC, très irrégulière aussi, variation en fonction de la vitesse mais surtout du terrain. Sur ce type de course, il est impossible de contrôler la FC, il faut juste faire attention à ne pas la laisser s'envoler.
Vincent
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Hervé (mardi, 01 mars 2011 18:04)
Je suis d'accord cela résume bien ce trail.
je pense que c'est normal que les fréquences se stabilisent car avec la fatigue elles sont plus basses et ne peuvent plus monter c'est la partie qu'il faut travailler pour le trail de l'Aber Wrach!!!!
karen (mercredi, 02 mars 2011 09:46)
Désolé Vincent pour la photo a l'arrivée.j'ai vu de la souffrance sur ton visage et c'est par respect que j'ai loupée la photo!!!!La prochaine je fais un gros plan!!!!a bientôt.
Alain (mercredi, 02 mars 2011 10:37)
super Vincent! là t'es le premier, j'ai l'impression de refaire ce trail, lorsque le manque de course s'installe, il faut te relire. Bientôt sera en duo, je sens de plus en plus ta présence à mes côtés...
Véro (jeudi, 03 mars 2011 21:15)
Pour faire suite au commentaire que tu as fait à l'AG de l'AS, trouves tu toujours aussi intéressant la présence des féminines à tes côtés à ce moment crucial du trail ?
Vincent (vendredi, 04 mars 2011)
Comme le dit souvent Véro, le trail c'est long et dur. Alors c'est toujours un plaisir de courir avec des féminines.